[ Pobierz całość w formacie PDF ]
l'extérieur.
Les corridors, les vestibules, les antichambres s'empilaient peu à peu de visiteurs silencieux, introduits sans
doute par ces issues secrètes dont nous venons de parler; car la grande porte de l'hôtel était fermée et
verrouillée en dedans. La Ramée regarda dans la cour d'honneur et la vit sillonnée de groupes noirs, au sein
desquels reluisait çà et là, sous les manteaux, un fourreau d'épée ou le canon d'une arme à feu.
XVI. L'HÉRITIER DES VALOIS. 137
La belle Gabrielle, vol. 2
Majordome, valet de pied, huissier étaient à leur poste dans l'intérieur.
Qu'est-ce que cela signifie? pensa le jeune homme, est-ce que la duchesse serait revenue?
Son Altesse vient d'arriver, répliqua mystérieusement l'huissier, à qui la Ramée avait adressé la question.
Il faut que je lui parle, se dit le jeune homme, et que je sache pourquoi elle revient de cette façon. Est-il
arrivé quelque nouvelle? Se trame-t-il quelque chose? Je le saurai, il faut aussi que j'instruise la duchesse de
mes projets, car les lui taire serait un manque d'égards. Fermons d'abord la porte par laquelle je suis entré.
La Ramée, en s'approchant de cette porte, la vit gardée par plusieurs hommes qui s'étaient postés aux
différents étages de l'escalier.
Voilà qui est étrange, pensa-t-il. Avertissons la duchesse de cette nouvelle singularité.
Il assura son manteau, prit ses gants, et s'achemina vers l'autre porte de son appartement.
Là il trouva l'huissier, qui, d'un ton respectueux, l'invita, de la part de la duchesse, à se rendre dans la grande
salle.
Chemin faisant, il voyait affluer aux environs de l'appartement ducal les mystérieux visiteurs qu'un même
signal avait attirés au même rendez-vous.
La Ramée entra dans la grande salle où Mme de Montpensier tenait ses audiences solennelles.
Cette salle immense, garnie des portraits de l'illustre maison de Lorraine, avait ce soir-là, aux flambeaux, un
caractère de majesté sombre que la Ramée ne lui avait jamais connu jusqu'alors. On eût dit que les murs
chargés de figures menaçantes, d'armes aux feux sinistres, préparaient leur écho à quelque terrible événement.
La princesse, assise près de la cheminée, les yeux tournés vers la flamme, attendait, le front dans ses mains.
Les reflets rouges du brasier se jouaient sur les rubans violets et le jais de sa robe. L'huissier annonça M. de la
Ramée, et la duchesse se leva aussitôt avec un étrange empressement.
Vous ici! madame, s'écria le jeune homme; faut-il que vos amis se réjouissent ou s'alarment de ce retour
imprévu?
Ils peuvent se réjouir, dit-elle.
Dieu soit loué. Alors, les alarmes que m'avait causées tout ce que je vois....
Dissipez-les.
Et la présence de ces hommes dans l'escalier dérobé par lequel j'arrive à mon appartement?
Ces hommes sont placés là par mon ordre.
Pardon, madame, je n'en fais mention que parce qu'ils semblaient me garder et me fermer le passage.
Ils vous gardent en effet, répliqua la duchesse avec la même affectation de courtoise déférence qui
bouleversait toutes les idées de la Ramée depuis le commencement de l'entretien.
XVI. L'HÉRITIER DES VALOIS. 138
La belle Gabrielle, vol. 2
Pourquoi le gardait-on? Pourquoi ne l'appelait-on ni la Ramée, comme d'habitude, ni monsieur, ni mon cher?
Cent questions se pressaient sur les lèvres du jeune homme, qui n'osait en formuler une.
Mais le temps marchait et ne permettait ni hésitation, ni scrupules de diplomatie. La Ramée sentait approcher
l'heure à laquelle il devait se rendre chez Henriette.
Madame, dit-il à la duchesse, quand vous m'avez fait appeler, je me disposais à vous demander audience.
Vous ne saviez pourtant pas que je fusse à Paris, répliqua-t-elle.
Je venais de l'apprendre, et le devoir me commandait de vous dire ici ce que je fusse allé vous
communiquer à la campagne.
Parlez.
J'ai besoin d'un congé pour ce soir, madame, et vous prie de vouloir bien me l'accorder.
Pour ce soir, impossible, dit la duchesse.
La Ramée tressaillit.
Il me le faut pourtant, madame; car j'ai des engagements qui ne souffrent pas de retard.
Je vous connais des engagements près desquels ceux dont vous me parlez ne sauraient compter.
Madame, je me marie.
La duchesse tressaillit à son tour.
Vous vous mariez!... Est-ce possible?
Dans une heure, madame.
Avec qui donc, bonté divine?
Avec Mlle Henriette de Balzac d'Entragues.
Mais, vous êtes fou.
Je le sais bien, madame, mais je me marie.
Je vous ai laissé, à votre aise, courtiser, épier, assiéger cette fille, mais parce que je croyais qu'il ne
s'agissait, de vous à elle, que d'une amourette, d'un passe-temps.
Un passe-temps! de Mlle Henriette d'Entragues à moi! d'une fille de noblesse, d'une fille de grande maison
à un pauvre petit gentilhomme de province... un passe-temps! Non, non, madame, c'est bel et bien une
passion sérieuse, qui ne peut avoir de satisfaction que par le mariage, et encore!
[ Pobierz całość w formacie PDF ]
-
Archiwum
- Strona pocz±tkowa
- Flint, Eric Ring of Fire SS anth Grantville Gazette Vol 6
- Charles Eliot Hinduism And Buddhism, Vol I
- GR552. James B.J. Mężczyźni z Belle Terre 02 Jackson Cade i kobieta sukcesu
- Gabriele Amorth Nowe wyznania egzorcysty
- Comte, Auguste The Positive Philosophy Vol II
- Dudek Antoni & Madej Krzysztof (Redakcja) STAN WOJENNY W POLSCE. STAN BADAśÂƒ
- florus
- Leclaire Day Zwić…zek doskonaśÂ‚y
- Nienacki_Zbigniew_ _Pan_Samochodzik_i_Niew
- Laurie Paige Ranczer i modelka
- zanotowane.pl
- doc.pisz.pl
- pdf.pisz.pl
- 18plusnowosci.xlx.pl